En 1980, Rocheteau quitte l'AS Saint-Étienne et son poste d'ailier droit pour rejoindre le jeune club du Paris Saint-Germain, où il retrouve la position fétiche de sa prime jeunesse, celle d'avant-centre, qu'il avait dû céder à Hervé Revelli, puis à Jonnhy Rep, chez les verts. Mais son style reste très atypique. Très mobile, peu enclin à jouer dos au but ou en pivot, Rocheteau préfère user de son arme la plus efficace, le dribble, pour semer la panique dans les défenses adverses. Bon passeur, il ne se montre cependant pas trop individualiste (parfois même pas assez). Le PSG a beau être ambitieux, il obtient des résultats irréguliers. Rocheteau lui-même accusera plusieurs baisses de forme dues à de fréquentes blessures (il n'est guère épargné par les défenseurs) et à une certaine fragilité psychologique. Avec son nouveau club, il remporte néanmoins plusieurs titres. Il gagne la Coupes de France en 1982 après une finale épique disputée face à Saint-Étienne, alors emmené par Michel Platini, qui joue là son dernier match pour un club français. Le PSG l'emporte 6 à 5 aux tirs aux buts après un match nul 2 buts partout, Rocheteau inscrivant un but pour Paris, Platini deux buts pour les verts. En 1983, Paris conserve son titre en l'emportant face au nouveau champion de France, Nantes (victoire 3 à 2). Dominique Rocheteau acquiert également un dernier titre de champion de France en 1986 (le premier pour le club parisien), après une première partie de saison hallucinante (plus de vingt match d'affilé sans défaite), sous la direction de Gérard Houllier. Cette année là, il sera même vice roi des buteurs du championnat, avec 19 buts, derrière le goleador de Metz, Jules Bocandé, qui deviendra deux mois plus tard son coéquipier. Avec Paris, Rocheteau atteint également la finale de la coupe de France en 1985 (défaite 1 à 0 face à Monaco), et dispute un quart de finales de coupe d'Europe. L'ange plane aussi en bleu Rocheteau est certainement le joueur français qui a été sélectionné le plus rapidement en équipe de France. Après une démonstration en match de préparation à la saison 1975-1976 contre Leeds (il entre en seconde mi-temps et renverse à lui tout seul la situation en marquant deux buts), le sélectionneur des bleus Stefan Kovacs présent ce jour-là au stade Geoffroy Guichard lui lance comme une boutade : "On se voit en sélection, hein petit ?". Mais quelques jours plus tard, associé à Emon et Molitor en attaque et servi par son coéquipier Larqué, il joue son premier match amical en bleu face au Réal de Madrid et y inscrit encore deux buts. Malgré l'apport du jeune prodige, l'équipe de France, déjà mal engagée dans les qualification de l'euro 1976 se fait finalement éliminer par la Belgique et la R.D.A. La donne change avec l'arrivée de Michel Hidalgo. Les Bleus vont connaître un vrai renouveau grâce à l'arrivée de cet entraîneur atypique, Michel Hidalgo et à celle d'une exceptionnelle génération de joueurs, emmenée par Michel Platini. L'attaquant stéphanois participe ainsi activement à la Coupe du monde de football 1978 disputée en Argentine, après avoir inscrit le premier but du France-Bulgarie (3-1) décisif pour la qualification. Cette compétition est l'occasion pour Rocheteau d'afficher une véritable conscience politique, chose plutôt rare dans le milieu du football, en exprimant ouvertement ses réticences quant au fait de disputer une compétition sportive dans un pays alors sous le joug d'une dictature militaire. Conscience qu'il saura mettre un temps sous le boisseau quand il s'agira de jouer dans les dictatures du bloc communiste... Parallèlement, au sein d'une équipe de France arrivée à maturité, il dispute deux nouvelles Coupe du monde. En 1982, évincé des titulaires après un très mauvais match initial face à l'Angleterre (défaite 3 à 1), il remplace Bernard Lacombe, blessé, face à l'Autriche, lors du premier match du second tour, pour lequel les bleus se sont qualifiés in extremis, grâce à un sauvetage sur sa ligne à la dernière minute de manuel Amoros face à la Tchécoslovaquie. A peine entré en jeu, Rocheteau obtient le coup franc victorieux tiré par Genghini, la doublure de Platini. Il ne lâchera plus le poste. Il prendra donc part, en demi-finale, au terrible France-Allemagne de Séville, quelques jours après un magnifique doublé marqué contre l'Irlande du Nord. Son tir au but réussi, après la prolongation, n'empêchera pas les Allemands de l'emporter, après que Maxime Bossis et Didier Six auront échoué sur le gardien Harald Shumacher. En 1986, au Mexique, il dispute peut-être son plus beau mondial. Bien que légèrement blessé avant le match du Canada et laissé au repos lors du second contre l'U.R.S.S. pour se soigner, il entre à nouveau en jeu lors du troisième match contre la Hongrie. Il marque un but et fait une passe décisive. Qualifiée pour les huitièmes, la France domine ensuite copieusement le champion du monde italien, l'emportant 2 à 0 sur un rythme effréné, Rocheteau réussissant deux nouvelles passes décisives pour Platini et Stopyra. Il en réussira une dernière pour Platini, portant son total à quatre, ce qui fait de lui l'un des meilleurs passeurs de la compétition, lors de la rencontre d'anthologie qui oppose en quarts de finales les artistes français au Brésil de Zico, Socrates et Careca, qui comptent parmi les meilleurs techniciens de la planète. Cette rencontre exceptionnelle (qualifiée de plus beau match de l'histoire du football par Pelé lui-même) s'achèvera aux pénaltys par une victoire française, après des retournements de situation incroyables. Blessé durant cette rencontre et remplacé par Bruno Bellone, il ne pourra malheureusement pas participer à la demi-finale face à l'Allemagne. Il verra ses coéquipiers, épuisés par le quart de finale d'anthologie disputé face au Brésil, perdre 2 buts à 0. Rocheteau ne prendra pas part au match pour la troisième place (remporté par la France 4 à 2 face à la surprenante Belgique), et mettra, à l'issue de la compétition, un terme à sa carrière internationale. Entre les deux, il remporte l'Euro 1984 disputé en France. Cette compétition lui laissera un arrière-goût amer, puisqu'il ne prendra part qu'à deux rencontres, Michel Hidalgo lui préférant Bernard Lacombe et hésitant à associer les deux hommes à la pointe de l'attaque. remplaçant lors du premier match face au Danemark (1 à 0), il entre en cours de jeu face à la Belgique (5 à 0). Mais lors du match suivant, face à la Yougoslavie, Dominique Rocheteau, positionné en pivot dans un rôle qu'il déteste, peine et finit par être remplacé par Thierry Tusseau. Il ne reviendra plus sur le terrain de la compétition et verra ses coéquipiers l'emporter en demi face au Portugal (3 à 2) puis en finale face à l'Espagne (2 à 0). Un an plus tard, en revanche, ses prestations avec Paris lui assurent une place de titulaire lors de la finale de la coupe intercontinentale disputée en 1985 contre l'Uruguay d'Enzo Francescoli. Il marque l'un des deux buts de la brillante victoire française, l'autre étant inscrit par José Touré, avec lequel il forme un duo d'attaque prometteur, qui sera brisé quelques mois plus tard, le jeune attaquant nantais ayant été grièvement blessé lors du quart de finale de coupe de l'UEFA face à l'Inter de Milan.
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